10 Janvier 2017 By Vincent Histoires

Vivez la course de l’intérieur Le Tri dans les yeux de Christopher !

Vivez la course de l’intérieur

Christopher est un triathlète qui a tenu à nous faire part de son ressenti sur son premier triathlon. En lisant son récit nous avions l’impression de vivre la course au plus près des coureurs. Aujourd’hui, c’est en toute franchise et humilité qu’il nous raconte et souhaite vous faire partager sa course. Avec le recul il arrive à construire une critique sur sa performance et donne quelques astuces qu’il ne manquera pas d’appliquer dès le TriDeauville 2017.

Voici son histoire :


Voilà, cela faisait presque 1 an que j’avais commencé l’entraînement intensément en alternant natation, vélo, course à pied et tout ça sans oublier quelques passages réguliers à la salle de sport. Je me suis vu également passer des heures entières à réaliser les transitions T1 et T2 dans ma rue en bas de chez moi sous le regard intrigué du voisinage (« Chéri, regarde le voisin se cherche encore, il ne sait pas s’il veut nager, pédaler ou courir, je sens qu’il va finir par ne rien faire comme la semaine dernière »).

Après m’être imaginé la course dans ma tête plus de 150 fois en 5 mois, me voilà presque prêt pour mon premier triathlon à Deauville. Il est temps de me faire une liste des choses à ne surtout pas oublier et en voici un extrait :

Natation : Combinaison, bonnet, lunettes, maillot de bain (au cas où), serviette, crème hydratante pour éviter les rougeurs dues aux frottements.

Vélo : Le vélo (il paraît que c’est mieux), chambre à air minutes (pour démonter le pneu), la Tri-fonction, chaussures de vélo, gels énergétiques, scotch, bidons, pompe à vélo, casque et lunettes de soleil.

Run :
 Chaussures de running

Autres : En plus d’avoir opté pour des lacets élastiques afin de me faciliter la tâche, ma stratégie de course était de ne jamais mettre de chaussettes pour gagner du temps sur les transitions. C’est en effet quelque chose qui a payé, mais il me manquait peut être l’idée de mettre du talque dans mes chaussures de running, ça m’aurait permis d’éviter une belle cloque au talon.

Les dernières minutes avant le départ :

Quelques heures avant le départ, je me suis échauffé avec une corde à sauter, histoire de faire monter un peu le cœur avant la course, et puis je me suis posé quelques minutes : je me suis allongé pour rentrer dans ma bulle, j’ai mis de la musique pour me motiver, et puis je me suis rappelé tous ce temps passé à l’entraînement. Avant le départ, je suis aller faire un tour dans l’eau histoire de prendre la température : elle était un peu froide, mais à ce moment là on ne chipote pas trop pour la température. Je suis revenu pour me placer, ils étaient déjà tous dans les sas. Je m’introduis dans le premier sas et j’entends, je regarde les autres, j’essaie de trouver de l’adrénaline et de la motivation autour de moi. Et il y en avait, tout le monde était très excité.

Son premier départ de triathlon est très impressionnant et assez émouvant !

Surmonter les difficultés rencontrées, rester lucide :

Le plus difficile pour moi fût la partie natation.

Je suis parti quasiment sur la première ligne pour le départ, mais l’entrée dans l’eau m’a coupé un peu le souffle, et j’ai eu du mal à me mettre à vraiment nager. J’ai donc regardé les premiers partir, et puis au bout d’un moment je me suis mis à nager, mais je n’arrivais pas encore à mettre la tête dans l’eau. Quand j’ai enfin réussi à nager un crawl qui ressemblait à un crawl, je me suis rendu compte que j’étais déjà rattrapé par toutes les personnes qui étaient restées plus en arrière.

Certains avançaient même aussi vite que moi en nageant la brasse. Mais je me suis concentré sur ma nage jusqu’au bout. Allonger mon bras au maximum, pousser l’eau derrière moi, respirer d’un côté tendre à nouveau le bras, zen, je pousse l’eau derrière moi et je respire à nouveau.

Lorsque j’ai aperçu la plage, je ne pensais qu’à une chose : me refaire avec le vélo.

C’est alors que démarre la véritable course, dès ma sortie de l’eau, j’ai couru le plus vite possible en doublant beaucoup de monde, jusqu’à mon vélo.

Le bonnet et les lunettes dans la main, le haut de la combinaison déjà descendu, j’arrive au niveau de mon vélo, je mets mon bonnet et mes lunettes dans le bac, j’enlève ma combinaison, je mets mes lunettes de soleil, et mon casque, ainsi que mon porte dossard et je cours avec mon vélo jusqu’à la sortie du parc à vélos.

La ligne du parc passée, j’enfourche mon vélo, et je rentre mes pieds dans mes chaussures de vélo tenues par des élastiques, qui se défont de suite, j’aurais dû monter sur mon vélo un peu plus tard … j’ai du manœuvrer de manière un peu dangereuse pour sortir du virage à 90° en sortie du parc à vélos.

J’entame le parcours vélo avec sérénité, ayant déjà repéré le parcours. Je fonce et je ne me pose plus de questions.

Sauf qu’à un moment donné mon corps me dit : « hé tu as enchaîné comme une brute sans prendre le temps de te chauffer les mollets ! Et en plus tu n’as pas assez bu ». Résultat : une belle crampe au mollet droit, mais je continue à pédaler en diminuant mon rythme, les quelques personnes que je venais de dépasser en profitent pour me passer à nouveau. Et puis moment de doute pour la course à pied, et puis finalement mon mollet me laisse tranquille.

Je double beaucoup de monde malgré ce petit moment pénible, et le résultat est là, quand je dépose mon vélo dans le parc et qu’il n’y a pas grand monde qui a déjà déposé son vélo, je suis content de moi, j’ai l’impression d’avoir bien rattrapé mon retard de la natation.

Ma transition vélo-course à pied fût un peu le résultat d’un manque de lucidité : je me trompe d’emplacement pour mettre mon vélo, je me rends compte rapidement qu’il ne s’agit pas de mon bac, et je remets mon vélo à la bonne place.

C’est alors que j’entame le parcours course à pied, avec plus de difficulté pour courir qu’un simple 5km, ayant les jambes déjà bien lourdes, mais je me rends compte très rapidement que mon retard en natation était tellement important que mon travail à vélo n’a pas été suffisant. Je finis donc le triathlon un peu déçu du résultat car je sentais que j’aurais vraiment pu faire mieux et me battre pour le top 5. Cependant je suis content car je viens de finir mon premier triathlon, et ça reste un moment inoubliable.

Les objectifs que je me suis fixés ont largement été atteints. J’ai terminé le triathlon, et j’ai finalement eu une bonne place : 20ème dans ma catégorie et 40ème au scratch. A un peu plus de 10 minutes du premier.

Christopher Sainsaulieu