Marc et Éric sont deux triathlètes qui, comme beaucoup, se sont retrouvés pour la première année au départ du TriDeauville. Même bonnet, même tenue, même objectif mais pas le même parcours pour arriver jusque là. En effet, Marc, le fils d’Éric, souffre d’un handicap. Il est atteint d’une IMC (Infirmité Motrice Cérébrale) depuis sa naissance, ce qui entraîne des déficiences musculaires plus ou moins prononcées de ses 4 membres (bras et jambes) et de son tronc (dos et abdo).
Leur histoire nous permet d’avoir un autre regard sur les épreuves que composent l’événement, mais aussi sur son organisation ainsi que la préparation que les athlètes peuvent avoir.
En 2016, ils ont participé ensemble au parcours Découverte. Ce fut avec un regard admiratif que les spectateurs ainsi que tous les membres de l’organisation ont suivie et encouragé ces 2 athlètes. Mais c’est sur la FinishLine que l’émotion fut la plus intense.
Mais comment sont-ils arrivés jusque là ?
Éric est un grand amateur de raids. C’est un adepte des courses qui font appellent à plusieurs compétences sur différents sports. Il recherche en permanence à aller au bout de lui même et à dépasser ses limites. Cette année, son envie était de relever un défi avec son fils Marc qui a tout de suite été emballé à l’idée de partager un tel effort avec son père.
« C’est vrai que je n’ai pas beaucoup hésité à y aller ».
Participer à un triathlon lorsque l’on est handicapé demande quelques adaptations, notamment au niveau de l’équipement. En effet, Marc et Éric devaient se procurer un tandem qu’ils ont réussi à obtenir grâce à l’association HANDUO. Pour la partie en mer, pas de grosse problématique pour eux étant donné que Marc est plutôt bon nageur. Bien évidemment le circuit de la course reste strictement le même car l’objectif est bien de montrer à tout le monde que les personnes handicapées peuvent réussir les mêmes performances que les valides. C’est là qu’est la plus grande fierté de nos deux triathlètes.
Marc nous a confié les 2 grandes difficultés que lui et son père ont rencontrés lors de l’édition 2016. La première, sans grande surprise fut l’ascension du mont Canisy avec ses 2 passages très raides. La seconde n’est pas forcément évidente aux yeux d’un valide. C’est la transition T1 qui fut complexe, entre la natation et le vélo et plus précisément pour Marc et Éric, la remontée de la plage une fois sortis de l’eau.
La partie running ne fut pas plus simple pour autant, mais comme le dit très bien Marc, c’est un compétiteur dans l’âme et c’est encore plus performant qu’il reviendra sur les éditions prochaines.
« La course à pied, c’est vraiment à ce moment que je souffre, en fin d’effort. Ça n’est vraiment pas une pratique adaptée naturellement à moi, et donc il faut que je la travaille plus ».
Marc met un point d’honneur à nous expliquer qu’il aborde le triathlon avec la même appréhension que tout le monde, l’effort est extrêmement difficile, cela demande une préparation sur le long terme et la récupération d’après course est essentielle.
« Pas question de flancher ».
La motivation qu’il a eut, les encouragements du public, de ses proches et de l’organisation, tous étaient réunis pour que Marc et Éric arrivent à atteindre leur but, et ce fut une aide précieuse tout au long de leur aventure.
« J’ai été très agréablement surpris par l’ambiance et l’accueil des organisateurs ainsi que par l’enthousiasme de la foule ».
L’objectif qu’il s’est fixé cette année pour son premier triathlon officiel fut modeste selon lui, mais cependant déjà difficile à atteindre pour d’autres, à savoir : passer la FinishLine la tête haute.
Il ne regrette pas une seconde de s’être impliqué autant, pour son arrivée sous les applaudissements chaleureux et les regards émus des spectateurs après 1h53m30s de course ainsi que pour le sentiment de fierté partagé entre un père et son fils.
Éric nous confie son ressenti :
« Une très grande émotion (larmes aux yeux) lors du finish, lorsque le speaker a annoncé l’arrivée de Marc et que « l’ovation de la foule » a porté Marc sur les derniers 100m. On s’est embrassé et j’étais très fier de lui… Je crois que cela a été l’un des grands jours de la vie de Marc et a fait beaucoup dans l’acceptation de son handicap. Il s’est rendu compte que cela pouvait être une sorte d’atout qui décuplait sa performance ».
Marc ne veut pas s’arrêter là et souhaite aller encore plus loin. Il se lance déjà un prochain défi, participer au duathlon de Caen sans aide extérieur. Les entraînements sont lancés et une grande préparation technique est en cours pour aider Marc à réaliser les nombreux objectifs qu’ils se donnent pour toujours se surpasser et se prouver qu’il peut faire de grandes choses grâce à sa détermination.
Un grand merci à Marc et Éric Van TORHOUDT pour leur implication et une fois de plus, toute l’équipe du TriDeauville félicite ces deux triathlètes hors du commun.